Colloque international « Les frontières de l’humain et le post-humain » Montréal, 28-29 mai 2013

Depuis le géant de bronze Talos et le Golem, s’élabore un grand mythe qui traverse notre culture et consiste à fabriquer un être artificiel, capable de réfléchir, à l’image de l’être humain. Sa présence est constante et conserve encore un puissant pouvoir d’évocation. Créées sur le mode de l’imitation, les représentations (imaginaires, scientifiques) de ces êtres obligent l’individu à se repenser.
Home     Aujourd’hui, l’automate des frères Droz et d’Hoffmann a cédé la place à l’intelligence artificielle, au cyborg, au clone. La frontière entre l’humain et son double artificiel tend de plus en plus à se réduire. Par un étonnant renversement, l’humanité songe maintenant à se transformer elle-même. Et pour devenir quoi? Que signifie la posthumanité et où se situe-t-elle, entre nature et culture? Ainsi, se repose la question de la définition de la personne humaine. L’humanité semble pouvoir désormais s'écrire et se dire par l'absence et le creux, par ce qu'elle n'est pas, ne devrait pas pouvoir être ou ne sera plus. Le « manifeste » de Donna Haraway, les écrits de Francis Fukuyama ou de Dominique Lecourt, les polémiques déclenchées par Peter Sloterdijk et ses Règles pour le parc humain, les réflexions de Chris Gray ou de N. Katherine Hayles, de Bernard Andrieu ou de Jean-Michel Besnier, ne sont que quelques-uns des exemples qui rendent compte de l’importance prise aujourd’hui par ce sujet, de la philosophie à l’art, de la littérature à l’anthropologie.
     Ce colloque international entend explorer les modes de représentations de l’humain et de ses avatars à l’aube du posthumain. Même si les confrontations entre les hommes et des êtres artificiels remontent loin dans le temps, c’est avant tout à la période contemporaine qu’elles se multiplient. C’est celle que notre colloque privilégiera, dans la littérature comme dans les arts visuels, bien qu’on puisse aussi en examiner l’archéologie.    Comment l’imaginaire représente-t-il ce corps au-delà de l’humain ? Quels en sont les modes d’évolution, de transformation, de mutation ? Quelle part est faite à l’aliénation de l’individu ? Quelle place accorde-t-on à l’éthique et au politique ? Le posthumain offre-t-il la possibilité de penser autrement les notions d’engagement ou d’altérité ? Comment interpréter ou appliquer dans la fiction un vocabulaire nouveau qui navigue entre transhumanisme et posthumanisme, surhumanité et humanisme libéral, prosthésie et prophétie, Post et Anté, fin et origine ? Le posthumain est-il l’annonce d’une perfection attendue ou d’une monstruosité ? Peut-on encore parler de « créatures artificielles » ? Que fait-on dans pareils cas de la dichotomie entre corps et esprit ? Autant de questions qui autorisent à réfléchir sur le rapport ontologique du sujet au monde, aujourd’hui.

Colloque organisé conjointement par Figura (Université du Québec à Montréal) et le Centre d’Études interdisciplinaires du Monde Anglophone (CEIMA/HCTI) de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) à Brest
Comité organisateur : Jean-François Chassay, Bertrand Gervais, Gaïd Girard et Hélène Machinal

Participants : 
Hélène Machinal (Brest)
Gaïd Girard (Brest)
Elaine Després (Brest)
Claire Larsonneur (Paris 8)
Arnaud Regnauld (Paris 8)
Pierre Cassou-Nogues (Paris 8)
Mélanie Joseph-Vilain (Bourgogne)
Laurence Gaïda (Franche-Comté)
Gilles Ménégaldo (Poitiers)
Denis Mellier (Poitiers)
Tony Thorström (Uppsala)
Jean-François Chassay (UQAM)
Antonio Dominguez-Leiva (UQAM)
Joanne Lalonde (UQAM)
Marianne Cloutier (doctorante, UQAM)
Alexandre Klein (cegep Saint-Laurent)