Présentation


Ce projet de recherche est financé par une subvention de la Maison des sciences de l'homme de Bretagne et une subvention inter-MSH.

La thématique permet à l'interdisciplinarité revendiquée par les chercheurs de ce projet de s'épanouir et de se développer pleinement. L'humain est en effet au centre de l'objet d'étude des philosophes, des historiens des sciences et de la médecine, et des linguistes qui se penchent sur les interactions entre savoirs scientifiques et savoirs littéraires en déclinant des approches ancrées dans leurs champs disciplinaires respectifs (l'analyse littéraire, les études culturelles, la littérature comparée, la philosophie et l'histoire de sciences, l'histoire de la médecine) mais ouvertes sur des outils méthodologiques émanant de champs de la connaissance adjacents (la médecine, l'éthique, la sociologie, l'intermédialité, la psychanalyse, la linguistique). Notre démarche est donc résolument trans-disciplinaire et chaque équipe mettra ses compétences spécifiques au service du projet. La dimension novatrice de ce projet réside dans les champs de spécialité des chercheurs qui y participent : l'histoire des sciences et l'histoire de la médecine seront représentées par des philosophes (Pierre Cassou-Nogues et Claire Crignon-De Oliveira) qui sont déjà des chercheurs reconnus dans le domaine.
Le nouveau tournant de siècle que nous venons de vivre est par ailleurs une période propice et florissante en terme de production à la fois de sources premières mais aussi de sources théoriques sur la dialectique humain/post-humain. Dans le domaine des arts, et dans celui des sciences humaines, dans le champs de la philosophie et de la sociologie, la perspective théorique ou fictive d'une post-humanité a déjà donné lieu à un florilège d'écrits qui tentent de penser et d'articuler le post-humain avec les notions d'humanisme et de post-modernisme, et de théoriser le dimension esthétique qui semble se dessiner dans cette possible redéfinition des contours de l'humain.
Forts de ces écrits et des débats qu'ils suscitent, nous tenterons dans un premier temps de cerner la notion parfois floue de « post-humanité » et les champs disciplinaires dans lesquels elle peut être pertinente. Pour ce faire, nous explorerons d'abord la perspective historique (séminaire sur les traces de l'humain à l'UBO) d'un point de vue littéraire, philosophique et par le prisme de l'histoire des sciences et de la médecine. Le séminaire « intime et spiritualité » (à l'UB) permettra également de mieux cerner ces contours de l'humain. Le premier colloque brestois « Frontières de l'humain et post-humanité » sera le point d'orgue de cette première phase exploratoire. Le colloque de l'UQAM « Inquiétudes et mutations » lancera une réflexion plus contemporaine, ancrée dans des problématiques et des débats sociétaux, culturels et éthiques récents. Cette réflexion se prolongera grâce aux deux journées d'études, la première plus théorique et fondée sur la dimension philosophique, la seconde plus littéraire et engageant une réflexion sur le virtuel et l'hyper-réel.


Problématique

Les travaux de recherche qui fondent ce projet de collaboration ont pour objectif d'étudier l'évolution de la notion d'humain et de nature humaine dans le cadre de la révolution des biotechnologies ainsi que de l'intelligence et de la vie artificielle. Outre les textes récents écrits par des philosophes dans le cadre du débat sur la nature humaine, notre corpus est principalement contemporain, même si la perspective historique nous fournira également l'occasion de revisiter des œuvres plus anciennes qui ont marqué l'histoire des sciences et de la médecine ainsi que la représentation de l'humain dans les textes et les arts visuels.
Depuis la publication en 1543 de l'ouvrage de Vésale, La Fabrique du corps humain, le corps humain n'a plus le statut d'image ou de reflet de la création divine (le corps comme microcosme du macrocosme) mais celui d'un objet de la science anatomique et médicale. Les possibilités de plus en plus grandes données à l'homme par le biais des biotechnologies d'intervenir sur le corps humain (prothèses, réanimation, assistance médicale à la procréation, greffes etc.) ont conduit certains penseurs à mettre en garde contre cette transformation de l'homme par l'homme qui refait surgir la figure d'un « Prométhée déchaîné » et rendrait urgente la mise en place d'une éthique de la responsabilité et d'une « heuristique de la peur » (Hans Jonas, Le Principe responsabilité, 1979). Plus récemment, J. Habermas a fait valoir l'idée selon laquelle les biotechnologies mettent en danger la contingence qui régit le processus de procréation et l'existence humaine. La liberté humaine ne peut se vivre selon lui qu'à partir d'un corps dont on ne peut disposer et que l'on ne peut manipuler (L'Avenir de la nature humaine, 2002). A l'inverse, d'autres penseurs font valoir l'idée d'une plasticité et d'une indétermination de la nature de l'homme, proposant de remettre en chantier cette notion à partir des évolutions des techniques médicales, au lieu de voir en elles une menace pour l'humain (D. Lecourt, Y. Michaud).
La vision du progrès scientifique avancée par Habermas repose toutefois sur une vision essentialiste de la nature humaine, fixe et immuable. Les sciences de la vie mettent précisément en question cette vision d'une nature humaine intangible. La possibilité donnée à l'être humain, avec la révolution des biotechnologies, de transformer son corps, d'intervenir sur le début ou la fin de vie, a replacé la notion de nature humaine au cœur des débats philosophiques. Ce débat philosophique a, à son tour, suscité une créativité dans le domaine esthétique où nombre d'œuvres interrogent le devenir de l'humain et la notion même de nature humaine. Ainsi, en évoquant les confins de l'humanité, les chercheurs réunis par ce projet tenteront d'explorer les contours et les frontières, imaginaires ou non, de l'humain.
Pour ce faire, nous placerons le premier séminaire du projet (« La trace de l'humain », Université de Bretagne Occidentale, septembre 2011- septembre 2012, annexe 1) sous le signe d'une exploration des vestiges et des traces que l'humain laisse derrière son passage et qui témoignent, en creux, de sa présence. La trace (voir texte de présentation du séminaire, annexe 1) induit une réflexion sur l'origine et l'identité qui ouvrira une perspective historique et philosophique. Il conviendra en effet de revenir aux origines philosophiques anglaises de la notion de nature humaine (de Locke, Essai sur l'entendement humain, 1690 à Hume, Traité de la nature humaine, 1739) pour mieux appréhender les liens qui se tissent entre entre personne, identité, conscience et mémoire. Nous nous pencherons également sur le sens que l'empreinte peut permettre de construire ou de déconstruire lorsque cette dernière devient indice, signe, c'est-à-dire un fragment ou un détail qui reprend sens par l'inscription dans un tout. Depuis le XVIIIè siècle, la notion de personne humaine a aussi donné lieu à une attention accrue portée aux possibles mises en tension de l'individu et de la communauté. Entre personne humaine et communauté humaine se tissent des liens qui révèlent des tensions, des rapports de force ou de destruction, des dynamiques d'aliénation et d'assujettissement que nous entendons analyser.
L'émergence et l'évolution de la notion de personne humaine nous conduira dans ce projet à prendre en considération sa possible disparition. Les trois derniers siècles que l'humanité vient de vivre ont pour caractéristique commune des révolutions scientifiques et industrielles qui entrainèrent des bouleversement ontologiques et épistémologiques profonds, propices à des crises de la représentation. S'ouvrent alors des perspectives radicalement autres où peuvent prendre corps des possibles de l'humain. Les failles des sociétés industrielles successives sont explorées par un mode d’écriture, du gothique au fantastique postmoderne qui dit l’au-delà des frontières, révèle la menace qui pèse sur l’humain et le potentiel anxiogène des dites sociétés sur ce dernier. Les écrits de Foucault sur le « biopouvoir », les approches socio-philosophiques de Baudrillard, Jameson, Virilio, Badiou, Zižek et Nancy montrent une fragilisation de l’humain et la menace d’un possible effacement de ce dernier dans un monde où la nature même du réel est remise en question.
Le premier colloque organisé dans le cadre de ce projet : « Frontières de l'Humain et Post-humanité », se tiendra à l'Université de Bretagne Occidentale en 2012. Il sera l'occasion pour les chercheurs associés à ce projet de tenter d'établir une cartographie de l'humain, carte sur laquelle les zones de lumière se confondront sans doute parfois avec des espaces sombres où la notion d'humanité se fond et s'abîme dans l'inhumain, le post-humain, la machine, le corps, l'intelligence et la vie artificielle.
Les vestiges de l'humain mèneront par ailleurs les chercheurs de ce projet sur la piste d'une réflexion sur l'intériorité, l'introspection et l'intime. Le second séminaire de ce projet, organisé par l'Université de Bourgogne (2012-2014, texte en annexe 2) nous fournira l'occasion d'étudier plus avant la connaissance de soi par le prisme du spirituel et de la spiritualité. L'identité humaine se construit-elle par rapport à la notion de conscience? Cette notion même permet-elle de proposer une définition de la notion de personne humaine? Après nous être intéressés aux origines philosophiques de la notion d'humain, et nous être penchés sur les frontières de l'humain, nous opérerons donc un repli sur le soi, sur ces zones intérieures souvent difficiles à appréhender et à décrire, qui participent de l'intériorité et donc de la constitution d'une forme d'intégrité humaine. Pour Locke, une personne ne se conçoit qu'en association avec trois autres termes, identité, conscience et mémoire. Dominique Lecourt résume cette définition ainsi : « Il vise l'être humain individuel, en tant que doué d'une identité réflexive – par conscience de l'identité » (Lecourt, 101). Le séminaire sera donc l'occasion de s'interroger sur les liens entre l'intime, la personne, l'identité et l'altérité.
La conscience de soi peut aussi être lue comme une frontière entre l'humain et l'être artificiel. La réflexion sur le post-humain (notion souvent difficile à cerner et dont les champs d'applications sont très larges) nous permettra une fois encore de revenir à l'humain, l'humain en tant que dernier bastion de résistance à une vision globale, futuriste (voire prophétique), uniformisante et réductrice de l'être humain dont le post-humain est une projection possible. Entre « bio-catastrophisme » et « techno-prophétie », pour reprendre les termes de Dominique Lecourt (Lecourt, 2003), l'horizon d'une post-humanité déclenche des possibles où la réflexion sur l'humain met en tension le singulier et le collectif, l'individu et la communauté, tout en tentant de dire l'indicible et l'inimaginable, à savoir un après de notre condition finie de mortels. Ce n'est pas le procès de la technique ou de la technologie qu'il s'agira d'engager ici, mais plutôt une réflexion sur le malaise (éthique, philosophique, identitaire, communautaire) qu'engendre la création, pourtant fictive, d'un être artificiel. Ce dernier interroge à la fois la singularité individuelle mais aussi les rapports entre système sociétal et sujet dans le cadre de ce que Foucault appelle le « bio-pouvoir » (Foucault, 1994), un pouvoir politique qui prend pour objet la vie des populations et non pas des individus en tant que tels.
Les mutations dont l'espèce humaine est à la fois l'objet et le témoin, et que l'on associe aussi parfois à la période dite « postmoderniste », seront au cœur du second colloque qui rassemblera les chercheurs associés à ce projet en 2013 à Montréal (voir texte de l'appel à communications en annexe 3). La thématique retenue pour le colloque organisé par l'Université du Québec à Montréal, « Mutations et inquiétudes », nous ouvrira des pistes de réflexions éthiques, esthétiques, sociologiques, politiques et littéraires s'articulant sur la tension entre conscience humaine et instrumentalisation du corps par la société. Cette tension nous permettra par ailleurs de redéfinir les contours de divers champs de la connaissance et en particulier ceux des domaines scientifiques, artistiques et littéraires.
Il nous a semblé pertinent de clore ce projet avec deux journée d'études qui devraient par ailleurs permettre de mettre en place des passerelles entre ce projet et le projet « blanc » ANR que ce groupement de chercheurs va ensuite déposer. Ces deux journée d'études seront, pour l'une, plus orientée vers l'histoire et la philosophie des sciences. La journée d'étude 1 se tiendra en 2014 à L'UMR Sphere du CNRS et portera sur « Homme, machine et théorie du post-humain ». La journée d'étude 2 aura lieu à Chester University et proposera une dimension plus spécifiquement esthétique : « Virtuality, Representation and Writing the Future ». Ces deux journées d'étude donneront lieu à des publications en ligne, une en France et une en Angleterre.
Les problématiques relatives au simulacre et au virtuel tels qu'elles ont été décrites par Jean Baudrillard (Baudrillard, 1981) seront, au cours de cette dernière année du projet, au centre de nos préoccupations. En effet, les biotechnologies, le clonage et la vie ou l'intelligence artificielles contribuent à accentuer le sentiment de malaise repérable dans la construction de la personne et dans l'opposition entre identité et altérité. La construction d'une réalité virtuelle fondée sur des images qui ne permettent en aucun cas de parvenir à un sens du réel correspond bien à une problématique dont la littérature contemporaine s'empare, en particulier dans les romans qui tentent de mettre en texte ce processus de déréalisation. Il s'agira donc de nous pencher plus spécifiquement sur l'émergence d'une nouvelle forme d'écriture, celle du récit « post-cataclysmique » qui met en scène une vision future de l'humanité et de nous interroger sur l'émergence possible d'un genre, d'une écriture du futur qui se distinguerait de la science fiction.
La dichotomie entre le vrai et le faux, le virtuel et le réel, l'authentique et l'artificiel montre que l'articulation entre l'individu et le collectif sera fondamentale pour appréhender la complexité des enjeux éthiques et philosophiques que déclenche la possibilité scientifique d'une réplication de l'humain. Dans le sillage du texte fondateur de Walter Benjamin sur l'œuvre d'art (L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, 1935), les progrès technologiques et biotechnologiques récents ouvrent des perspectives de mutations et de métamorphoses qui s'appliquent désormais à l'humain, à la perception qu'il a de lui-même et d'autrui, et à sa capacité à appréhender la réalité. L'humain s'appartient-il encore si la part d'humanité de l'être est réductible à un élevage qui repose sur des fondements eugénistes et utilitaristes. La réflexion philosophique récente sur le post-humain nous fournira des outils de réflexion sur cette figure emblématique qu'est le clone. Nouvel icône de l'assujettissement, le clone devient ainsi, dans certains textes littéraires ou dans les arts visuels, une figure de la rébellion et de la résistance au système. Ils permettent dès lors non seulement d'interroger la notion d'humain, d'un point de vue philosophique, mais aussi celle d'illusion fictive, dans une perspective esthétique. Le support esthétique devient alors la dernière expression d'une résistance qui passe par le langage et la circulation d'une parole souvent orale, comme si le « le venir-au-monde prenait [...] les traits d'un venir-au-langage » (Michaud, 2002).


État de la recherche

Toute les approches critiques et philosophiques de la notion de post-humanité s'appuie sur une perspective historique, celle de l'émergence de la notion de nature humaine chez les philosophes anglais du XVIIè siècle. Cependant, la période charnière pour dater les prémisses de la réflexion contemporaine sur le post-humain est celle de l'après seconde guerre mondiale. La circulation d'images rendue possible par les progrès technologiques et révélant la réalité des camps de concentration, de même que l'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki, révélèrent la pratique d'un type de mort jusqu'alors non envisagée, celle d'une mort globale de l'humanité (Serres, 2001). Les progrès technologiques n'ont pas cessé depuis et les champs d'exploration de la technique se sont ouverts au vivant, avec l’apparition des biotechnologies en général, et avec la possibilité du clonage humain en particulier. La notion de nature humaine, des contours de l'humain, s'est donc ainsi retrouvée de nouveau au coeur d'un débat philosophique, éthique et médical.
Il s'agira donc pour les chercheurs associés à ce projet de tenter de circonscrire la notion de post-humanité, qui pourrait en outre, dans le cadre d'une poursuite du projet par un projet « blanc » ANR, s'articuler avec celle de post-humanisme et avec celle de post-modernisme. Le champs du post-humain ouvre en effet à toutes les spéculations, des plus sérieuses aux plus délirantes. Nous proposons donc d'aborder la notion par le prisme de différents champs disciplinaires. Les ouvrages de philosophes tels Yves Michaud, Dominique Lecourt, Jean-Marie Besnier ou Michel Serres nous serviront de socle commun à partir duquel nous pourrons élaborer l'étude des devenirs de l'humain. Chez Michel Serres comme chez Dominique Lecourt, la perspective d'une post-humanité est introduite par la métaphore de l'accouchement  qui s'explique sans doute par le fait que pour Lecourt comme pour Serres, le devenir de l'espèce humaine passe par une prise de conscience et une nécessaire redéfinition de ce qu'est l'humain en tant que conscience individuelle indissociable de « la présence contraignante de l'universel ». La polémique qui a marqué les années 2000, après les publications de J. Habermas et celle de Peter Sloterdijk, est à l'honneur dans l'ouvrage de Y. Michaud qui montre que la réintroduction de l'humain passe par la résistance et le refus individuels d'« exercer le pouvoir de sélection » (Michaud, 2002), mais aussi par la naissance d'un sens totalement différent de la communauté vers lequel Giorgio Agamben nous ouvre peut-être une voie dans La Communauté qui vient (1990).
Nous exclurons de notre approche la dimension artistique du post-humain théorisée par des plasticiens tels Orlan et Sterlac mais nous pourrons convoquer des théoriciens comme Paul Virilio (2002) ou David Le Breton (2005) qui s'attachent à la sur-signification du corps dans l'art contemporain. L'art, et plus particulièrement la littérature, sont en effet le miroir sur lequel se projettent des devenirs de l'humain induits par le passage de « l’utilisation de la nature à la fabrique du vivant » (Gros, 1989, 1990). Les études récentes de Fredric Jameson (Archeologies of the Future, 2005), de Baudrillard (La Transparence du mal, 1990); de Virillio (La Machine de vision, 1988) et de Jacques Rancière (Le Partage du sensible, 2000) nous mèneront à explorer les ambivalences entre image et parole ainsi que la mise en texte d'une dérive vers le virtuel et l'hyper-réel dont témoignent les textes mettant en scène un futur de l'humanité
La critique littéraire récente commence à articuler les devenirs de l'humain avec l'émergence (ou la résurgence) de récits eschatologiques mettant donc en scène les fins de l'homme et de la planète. En témoignent les études récentes de Donna Harraway, Katherine Hayles, Patrick Parrinder, Peter Childs, Bertrand Gervais et J-F Chassay sur l'écriture du futur et la menace d'un cataclysme qui pourrait effacer ou profondément modifier le monde qui nous entoure. Les chercheurs de ce projet œuvreront donc à poursuivre la réflexion émergente portant sur les spécificités de cette production littéraire et artistique contemporaine. En quoi cette écriture du futur est-elle réellement novatrice? Comment s'affranchit-elle du cadre générique de la science-fiction qui la contenait auparavant? Sommes-nous confrontés à un nouveau mode ou à un nouveau genre émergeant dans une période de difficulté à dire l'alternative à l'humain? (Les ouvrages cités sont repris en annexe bibliographie du dossier)